un employé réussi à négocier son salaire

Comment négocier son salaire : les 3 erreurs irréparables

Négocier son salaire c’est obtenir le plus gros salaire possible pour votre travail. Emporté par votre détermination, vous risquez de commettre une de ces trois erreurs fondamentales.

La négociation salariale est un juste équilibre entre ambition et le fait d’être raisonnable. Cet exercice de funambule se base sur le respect de trois piliers. Si l’un d’entre eux vous manque, vous pourriez passer à côté de votre objectif.

Que ce soit pour une augmentation de salaire ou négocier lors d’un entretien d’embauche, ne commettez pas l’une de ces trois erreurs :
– ne pas savoir combien on vaut avant de négocier son salaire
– ne pas avoir réfléchi aux salaires attendus
– négocier son salaire sans savoir ce que l’employeur peut vous accorder

Ne pas savoir combien on vaut avant de négocier son salaire

difficile de négocier son salaire sans savoir combien on vaut

Le premier pas pour négocier efficacement son salaire c’est de savoir ce qui est fait ailleurs. Pour cela, analysez le niveau de rémunération de votre poste dans des entreprises concurrentes ou similaires, dans le même secteur d’activité.

Il est également intéressant de constater les écarts pour un même travail dans des industries différentes. Un vendeur dans une boutique de prêt-à-porter ou un vendeur de services financiers n’auront pas le même salaire. Si le niveau de qualification n’est pas le même, cela pourrait aussi vous donner des idées pour faire le même travail, mais dans un autre secteur plus rémunérateur.

La localisation ou encore les conditions de travail, tels que les horaires, sont également à prendre en compte. Un emploi dans une grosse ville aux horaires de nuits sera mieux rémunéré que le même emploi dans un petit village, en journée.

Prenez en compte les évolutions du marché de l’emploi et notamment les conséquences des nouvelles technologies. Êtes-vous remplaçable ? Par un robot, par des logiciels informatiques qui automatisent vos tâches ou encore l’intelligence artificielle ? Si c’est oui, il y a de fortes chances que votre niveau de salaire ne soit pas élevé ou tende à stagner. Voire que votre emploi disparaisse à terme…

Les cabinets de recrutement ou de management publient régulièrement des études sur les niveaux de salaire. Elles ne sont pas toujours gratuites mais peuvent être riches en enseignement pour vous. Le cabinet Michael Page propose une étude annuelle à ce sujet.

Les simulateurs de salaire sont nombreux sur internet. Ils permettent de vous faire un avis approximatif mais bien utile dans un premier temps. Les sites GLASSDOOR, WAAGE, ou celui de L’APEC pour les cadres.

Allez chercher l’info vous-même : postulez ! Même à des offres qui ne vous attirent pas plus que cela : cela vous entraine et vous permet de récolter des informations, notamment sur les salaires. Seules 30% des entreprises partagent la fourchette de salaire possible dans leur recrutement.

Ne pas avoir réfléchi aux salaires que vous attendez

atteindre son objectif de négociation

Combien d’argent devez-vous gagner pour être heureux ? Si vous ne savez pas répondre à cette question, il est plus que temps de vous y intéresser. Selon une étude récente de l’INSEE, les Français ont besoin de 30 000 euros par an. Vous l’aurez compris, la réponse est très personnelle et peut largement différer.

Vous l’aurez sans doute remarqué, je parle de “salaires” au pluriel dans le titre de ce paragraphe.

Avant de négocier son salaire, il convient d’avoir en tête le niveau que vous souhaitez atteindre. C’est le meilleur des scénarios. Comme ce sera le fruit d’une discussion, il est probable que vous deviez faire des concessions. Envisagez donc aussi le niveau de salaire acceptable pour vous. Celui en dessous duquel la négociation est mauvaise pour vous.

Il est très important de définir ces deux niveaux de salaires avant l’entretien : salaire cible et salaire acceptable. Le but du jeu est d’obtenir votre niveau de salaire cible. Pour ce faire, annoncez un niveau de salaire légèrement supérieur lors de la discussion.

Un exemple chiffré : vous annoncez 52 000 euros souhaité, vous ciblez 48 000 euros et vous pouvez accepter jusqu’à 46 000 euros.

Si c’est un entretien d’embauche n’hésitez pas à gonfler (raisonnablement) votre salaire actuel de +10%. Cela vous fera une base de discussion supérieure, tout en restant réaliste. N’ayez pas de scrupule si vous souhaitez maximiser vos chances. Votre interlocuteur, sauf s’il connait votre patron actuel, ne pourra pas vérifier le montant exact de votre salaire.

Cette réflexion autour de votre salaire prendra en compte votre situation personnelle et vos projets. Si vous souhaitez acheter une maison, organiser un mariage ou vous attendez une naissance, c’est le moment de vous faciliter ces projets.

Enfin, assumez votre propre qualité. Vous êtes un cas particulier et disposez sûrement de bons atouts à faire valoir. Langues parlées, expérience avec du contact client ou de la gestion d’équipe, tout cela conditionne le niveau de rémunération auquel vous pouvez prétendre. Rédiger un CV professionnel renforcera ainsi la légitimité de votre demande.

Négocier son salaire sans savoir ce que l’employeur peut vous accorder

connaitre les moyens de l'employeur pour bien négocier son salaire

Lorsqu’une demande nous est refusée, on peut vite le prendre personnellement. Bien souvent, il y a des raisons extérieures qui justifient, au moins partiellement, ce refus. Ayez donc bien en tête le contexte et les caractéristiques de la société ou de l’équipe dans laquelle vous êtes, ou vous postulez.

La taille de l’entreprise, sa dynamique actuelle ou encore son cadre légale, sont autant de points à considérer. Cela se complique si vous êtes dans une filiale en difficulté. Vous postulez dans une entreprise qui connait de plus en plus de restrictions gouvernementales dans l’usage de ses services, compliqué aussi. Vous postulez dans une société dont le chiffre d’affaires ne fait qu’augmenter depuis trois ans : négocier son salaire s’annonce sous de meilleurs auspices.

Renseignez-vous sur l’historique du poste que vous visez si vous changez d’emploi. Y a-t-il beaucoup de turnover ? Autrement dit, beaucoup de changement de responsables sur ce poste. Si tel est le cas, vous êtes en position de force pour négocier à la hausse le salaire, car il y a une urgence à vous recruter. Le poste est-il ouvert depuis longtemps ? Si c’est oui, là aussi il y a une urgence.

Un poste à responsabilité viendra aussi avec un plus gros salaire et vous pourrez plus négocier. Pour l’entreprise ou l’équipe qui recrute, il ne faut pas se tromper, et de manière inconsciente prix égal valeur.

Pour conclure, gardez en tête que bien négocier son salaire est la conséquence de deux choses : la qualité (avérée ou supposée) de votre travail et votre capacité à mettre en valeur cette qualité lors d’un entretien. Pensez aussi à ajuster votre objectif en fonction des avantages en nature éventuels. Ils peuvent largement compenser un niveau de salaire moindre que prévu.

Vous avez déjà testé d’inclure ces trois grands principes dans votre négociation ? Vous en avez d’autres ? Discutons-en dans les commentaires en bas de page.

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6 réflexions sur “Comment négocier son salaire : les 3 erreurs irréparables”

  1. Merci pour ces précieux conseils. Ce n’est pas toujours simple d’estimer son expérience. Avec les tensions actuelles sur le marché du travail, il n’est pas rare aussi que certaines entreprises proposent parfois bien plus aux postulants que notre salaire sortant. Bien négocier son salaire est important car il ne faut pas démarrer une expérience par une frustration.

    1. Merci pour votre contribution Freddy !
      Effectivement les tensions sur le marché du travail peuvent être favorables aux candidats selon les situations. C’est un recrutement réciproque.

      S’agissant du salaire : de plus haut on part, le plus haut on arrive.

  2. Merci Vincent pour l’explication de ces trois considérations de bon sens qui devraient être faites avant tout entretien d’embauche, même si ce n’est pas toujours facile dans la pratique. Savoir ce que l’on vaut aujourd’hui dépendra probablement toujours de la situation économique actuelle et aussi du rapport entre l’offre et la demande dans notre spécialité professionnelle. Lorsqu’il s’agit de connaître le salaire que l’on attend, l’écart entre le salaire rêvé et ce que l’on serait prêt à accepter plutôt que de rester sans revenu peut être énorme, et puis savoir ce que l’employeur peut nous accorder est vraiment la partie des cartes secrètes qu’il a entre les mains et qu’il n’a pas intérêt à dévoiler.

    Donc, je suis tout à fait d’accord avec vous qu’il vaut mieux ne pas faire l’erreur de ne pas y penser avant, mais trouver les bons chiffres ne me semble pas forcément plus facile.

    1. Merci Dieter !
      Effectivement tout l’enjeu est de réduire au maximum cette asymétrie de l’information entre employeur et employé. Raison supplémentaire pour collecter le maximum d’informations accessibles, même si elles sont imprécises ou partielles.

  3. Super article. En effet, ce sujet nécessite une reelle preparation. Bravo pour ces supers conseils !

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