Le droit à la déconnexion au travail est une magnifique invention pour la bonne conscience des managers. En réalité, il est très peu suivi, à commencer par les salariés eux-mêmes.
Les salariés n’ont jamais été aussi surchargés d’informations et de sollicitations constantes. Le monde ultra-connecté dans lequel nous vivons est un engrenage dont il est difficile de s’extraire.
Nous sommes tous conscients qu’être toujours connecté est profondément néfaste pour notre bien-être et la qualité de nos relations. Pourtant, nous avons du mal à laisser le travail sur le pas de la porte en rentrant chez nous.
Comment poser des limites claires et efficaces entre nos vies professionnelle et personnelle ? Dans cet article, je vous révèle une méthode simple et efficace. Accéder enfin à la sérénité que vous méritez tant après une journée de boulot, en 7 étapes :
– Identifier les sources de connexions excessives et leurs déclencheurs
– Ne plus subir ses notifications
– Définir des horaires de connexion précis
– Créer un sas de déconnexion
– Discuter du sujet en équipe au travail
– Avoir envie de rapidement fermer son ordinateur
– Être ici et maintenant
C’est parti !
Identifier les sources de connexions excessives et leurs déclencheurs
Vous êtes dans toutes les boucles de mail. Cela vous permet de savoir tout ce qu’il se passe et d’intervenir si besoin. Il faut dire que vous avez des responsabilités donc cela se comprend. Mais n’est-il pas temps de faire confiance et de déléguer ?
Être au courant de ce qu’il se passe ne nécessite pas d’avoir de l’information en continu. Surtout, s’il y a quelque chose à faire, est-ce vous qui allez traiter la tâche ? Être la courroie de transmission vous prend de l’énergie et du temps.
De plus, ne pas laisser vos collègues s’approprier les sujets, c’est le meilleur moyen qu’ils ne se les approprient pas. Vous pouvez relire cette phrase. Si vous pouvez déléguer des tâches, vous êtes le premier responsable de l’autonomie de vos collaborateurs.
Pourquoi tenez-vous à rester connecté ? Cela vous rassure ? Est-ce la culture de l’entreprise ? Est-ce ponctuel car vous êtes sur un dossier important ? Que se passerait-il dans le pire des scénarios si vous n’étiez pas réactif ? Comprenez les causes de votre hyper-connexion pour ensuite déterminer les solutions à apporter.
La déconnexion au travail c’est ne plus subir ses notifications
Le moment où je suis devenu le plus serein et productif de ma vie c’est celui où j’ai désactivé toutes les notifications sur mon téléphone. Si quelqu’un doit vous parler urgemment il vous appellera. Si vous devez joindre urgemment quelqu’un, vous l’appelerez. L’enseignement c’est que les notifications sont inutiles.
Toute nouvelle importante, même si vous n’avez aucun pouvoir dessus, vous reviendra aux oreilles. Faites le test avec l’actualité. On vous demandera toujours si “vous avez vu ci ?” ou “vous avez entendu ça ?” L’information si elle est importante, finit toujours par vous être partagée.
Les notifications c’est le non-respect de votre vie privée à l’état pur. Vous êtes en famille, en rendez-vous, occupé tout simplement, et quelqu’un vous interrompt pour savoir s’il peut vous parler. C’est cela une notification.
Plutôt que ce soit vos notifications qui vous dictent quand regarder votre ordinateur ou votre téléphone, choisissez des créneaux fixes de 10 à 30 minutes, durant lesquels vous êtes disponible et cela vous arrange. Dans les transports en commun par exemple. Vous prenez le temps de consulter les messages qu’on vous a laissé, mais c’est vous qui avez l’initiative.
Vos notifications ne vont pas vers vous, c’est vous, quand vous l’avez décidé, qui allait vers vos notifications.
Définir des horaires de connexion précis
Définissez des horaires auxquels vous êtes disponible et partagez-le aux personnes qui vous contactent régulièrement. Cet exercice a un premier mérite : celui de vous faire constater la durée sur laquelle on peut vous solliciter. Vous vous rendrez vite compte si vous avez prévu trop court ou trop long.
Après ce travail d’ajustement il est crucial de vous tenir, sauf exception, à votre engagement. Si les sollicitations débordent, remettez-les au lendemain. Avoir une plage horaire bien définie vous permet de mieux équilibrer vos journées et vous rendre compte de vos limites.
Il ne s’agit pas de travailler avec un chronomètre et de partir à l’heure pile à chaque fois. En revanche cela vous donne une ligne de conduite claire et a priori rationnelle, puisque décidée en amont. Une limite ne peut pas être approximative. Savoir dire “non” est une des clés pour gérer efficacement son niveau d’énergie au travail.
Créer un sas de déconnexion au travail
Rentrer du travail en écoutant son podcast ou son musicien préféré. Passer par un chemin que vous aimez bien. Discuter avec un proche au téléphone. Lire un livre passionnant dans les transports. Autant d’exemples de sas favorisant votre déconnexion.
Se créer un temps pour soi et le ritualiser à la fin de sa journée de travail, permet psychologiquement de basculer sur le temps personnel. Inconsciemment vous vous relaxez et vous envoyez le signal à votre cerveau côté travail qu’il peut se mettre en veille.
Si cela est possible, ne pas rapporter son ordinateur de travail chez soi est une bonne solution : pas de tentation de s’y remettre. Si le téléphone professionnel est plus compliqué à mettre sur la touche, l’éteindre ou le mettre en mode avion est toujours possible.
Discuter du sujet en équipe au travail
Ouvrez la discussion avec votre équipe. En étant à l’initiative du sujet. En l’évoquant vous portez peut-être le message pour d’autres collègues qui n’osent pas.
C’est donner une occasion à votre équipe de mieux s’organiser, en respectant le bien-être de chacun tout en préservant, voire en améliorant, un maximum son efficacité.
Discuter du droit à la déconnexion au travail est aussi le moment de mesurer son impact sur l’équilibre de vie de l’équipe et son bon fonctionnement.
Avoir envie de rapidement fermer son ordinateur
Pour vous aider à vous déconnecter du travail, ayez envie de terminer votre journée de labeur le plus rapidement possible. Comment avoir cette envie, au-delà du plaisir d’aller se reposer ? Ayez une vie remplie à côté du travail !
Famille, passions, activités associatives, un projet personnel comme décorer une pièce chez soi ou retaper une vieille moto, sont autant d’exemples.
A l’inverse, si la vie qui vous attend en dehors du boulot n’a rien de palpitant, voire vous fait angoisser, vous avez toutes les raisons du monde de retarder votre départ.
Alors, cela fait les affaires de votre patron, vous trouvez un sens à votre existence. Mais ce dernier ne peut se résumer à votre travail seulement. Vous êtes un être complet et avez bien plus à offrir au monde que votre seule valeur au travail.
Être ici et maintenant permet la déconnexion au travail
Lorsque vous rentrez chez vous, éloigner ordinateur et téléphone permet de ne plus avoir la tête au travail. Vous rendre pleinement présent et concentré est non seulement plus agréable aux personnes que vous retrouvez, mais cela vous permet de mettre de côté le travail.
Pareil pour les activités qui vont nécessiter toute votre attention intellectuelle ou physique : sport, méditation, activités artistiques, sont d’excellents moyens pour être ici et maintenant.
Vous vivez les moments pleinement et cela vous permet une pause mentale.
Et vous, comment faites-vous pour laisser le travail à sa place ? Partagez-le moi dans la section commentaires juste en dessous. Vous pourriez aider quelqu’un à votre tour 🙂
Merci Vincent pour tous ces conseils, j’ai des plages bien précises de travail (idem pour la consultation des emails) et je n’utilise pas les notifications.
Il est important de déconnecter pour rester productif.
On marche pareil ! Merci pour ton commentaire Diane.
Merci pour cet article sur le droit à la déconnexion, un sujet tellement crucial aujourd’hui ! J’apprécie particulièrement ta façon d’aborder les conseils pratiques pour instaurer des limites claires, même dans des environnements exigeants. C’est vrai qu’il est parfois difficile de s’autoriser à couper, surtout quand on est dans une dynamique où la disponibilité permanente semble valorisée. Ton approche réaliste et bienveillante permet de voir que se déconnecter n’est pas seulement possible, mais essentiel pour préserver sa santé mentale et sa productivité. Merci pour ces précieux conseils qui vont droit au but !
Merci pour ta lecture attentive Miren. Cela fait beaucoup pour notre cerveau, donc un peu de repos est essentiel 🙂
Merci beaucoup Vincent pour cet article dont le sujet semble porter à polémique pour certains 👀 Je me suis retrouvée dans ton discours et revois encore des personnes indignées de m’écouter dire que la télé n’était jamais allumée chez moi et que les actualités, c’était simple, je ne les écoutais pas. Je suis également persuadée que si quelque chose de vraiment grave se produit, je serais tenue informée d’une manière ou d’une autre, même si ma télé est éteinte 🤭 Et puis je considère que c’est une perte de temps de se démoraliser avec des actualités sur lesquelles nous n’avons pas forcément de prise. Dernièrement, j’ai pris l’habitude d’améliorer mon anglais et de visiter des sites de news positives anglophones comme https://goodnews.eu/en 🚀 Je suis persuadée que la déconnexion participe à notre regain d’énergie et permet d’optimiser notre temps pour être focus et non parasité ✨
Merci pour ta super contribution Camille, c’est sympa. Effectivement, être mieux informé mais pour quoi faire ? Et s’informer en permanence ne nous informe pas beaucoup mieux que si nous le faisions ne ou deux fois par jour.
Le droit à la déconnexion est un vrai sujet-débat. Pourquoi avoir créé un droit alors que cela relève plutôt d’une pratique de travail ?
C’est comme créer un droit pour ne pas utiliser son téléphone dans certains cas : en marchant, à vélo, en classe, …
Les objectifs du droit à la déconnexion sont très bon par contre le cadre qui est créé est aberrant je trouve.
Je suis d’accord avec toi Guillaume. Et comme je l’explique dans l’article, ce n’est pas si on parle de “droit” que c’est beaucoup plus appliqué.
Car le premier acteur de cette mesure est le salarié lui-même.
Les conseils sont très concrets et permettent de se recentrer sur l’essentiel pour mieux préserver notre équilibre pro-perso. La déconnexion est un vrai défi, mais ces astuces simples et accessibles donnent envie
Merci Stéphanie, ravi que mon article t’ait inspirée 🙂
Je partage complètement les conseils donnés dans cet article. Etre clair sur les horaires de travail, éteindre son ordinateur et son téléphone professionnel, surtout si notre entreprise nous permet de télétravailler car la tentation est grande de vouloir “prouver” qu’on ne tire pas au flanc.
Pour ce qui est de créer un sas de déconnexion, c’est assez naturel à mettre en place quand on quitte le bureau pour rentrer chez soi (podcast, musique, lecture…) Mais quand on télétravaille, c’est plus compliqué à mettre en œuvre. C’est pourtant essentiel d’envoyer un message à notre cerveau pour lui indiquer que notre journée est terminée alors qu’on ne change pas de lieu.
Merci pour tous ces conseils pratiques !
Merci Patricia pour ton commentaire. Tu as entièrement raison : en télétravail, le sas de déconnexion ne doit pas être oublié 🙂
Merci Vincent pour ces vérités, et de mettre le doigt sur l’essentiel. lorsque nous quittons notre lieu de travail, il nous faut revenir à nous et notre vie. Ne mettons pas la clé de notre temps dans la poche d’un patron ou d’une entreprise. savoir faire la part des choses est importante pour notre équilibre tant personnel que professionnel. Merci pour tout ce bon sens que tu nous dévoiles. 😉
Pascal
Merci beaucoup Pascal 🙂