Oh la boulette. Vous le savez, cette erreur au travail va vous coûter cher. Le mal est fait, et maintenant ? Si toutes les erreurs ne sont pas rattrapables, il y a des moyens d’en atténuer les effets et la durée.
Il n’y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent jamais. Même les personnes les plus expérimentées font des erreurs. Cela arrive tôt ou tard. La vraie question c’est comment rattraper la situation. Oui, on est encore loin du licenciement pour faute, mais il va falloir corriger le tir.
Au delà des conséquences directes d’une méprise, l’enjeu en entreprise est surtout de conserver la confiance des autres et votre crédibilité. Se tromper, c’est présenter, à plus ou moins grande échelle, le pire des défauts au boulot. En otage entre son ego, son envie de bien faire et ses ambitions professionnelles, il n’y a pas trente-six solutions.
Dans cet article, je vous propose de suivre une méthode, dont chaque étape découle de la précédente. Votre erreur ne disparaitra pas, mais elle sera vite oubliée.
Les six étapes clés qui vous sauveront la mise :
– Assumer l’erreur et communiquer
– Analyser l’erreur
– Apporter une solution concrète et rapide
– En tirer de l’expérience
– Être irréprochable
Assumer l’erreur et communiquer
Ça y est, votre mail au client est parti. Votre coeur s’accélère et vous vous sentez fébrile. Non, cette fois-ci vous n’avez pas oublié la pièce jointe. Elle est bien là, mais truffée d’erreurs. C’est une ancienne version du document que vous venez d’envoyer.
Réagissez tout de suite. Admettez votre erreur dès que vous en avez conscience. Ne partez jamais, absolument jamais, du principe qu’elle est passée inaperçue. Il y a toujours quelqu’un pour la remarquer. Par défaut, considérez que tout le monde l’a vue. Mettez votre ego dans votre poche. La situation est difficile à vivre, mais “faute avouée, faute à moitié pardonnée”.
Informez directement et sans détour les personnes concernées. Leur crédibilité est aussi en jeu. Si vous les prévenez, ils savent à quoi s’en tenir et peuvent se préparer pour ne pas être pris en défaut. La situation n’est pas idéale, mais elle est bien meilleure que s’ils découvraient le pot aux roses d’eux-mêmes.
Analyser son erreur au travail
Cela fait des semaines que vous travaillez sur ce contrat. Il y a eu de longues soirées passées dessus, d’innombrables allers-retours et corrections. Mais vous y êtes enfin : la version finale. Vous la présentez fièrement à votre responsable. Il manque une clause. Sans cette dernière, tout le contrat peut être remis en cause. Votre patron a l’air agacé, car vous avez déjà quelques jours de retard pour la remise de ce document.
Gardez votre calme. Pour analyser une erreur au travail, il convient d’avoir le maximum de recul. Manque de vérification, manque de personnel, délai intenable, confusion sur les responsabilités, sont autant de raisons qui peuvent favoriser une erreur.
Prenez le temps d’identifier lesquelles vous ont poussé à la faute. Qu’est-ce qui aurait pu être fait différemment ? Identifiez également ce qui relève de votre responsabilité et de celle des autres. Il ne s’agit pas de rejeter la faute sur qui que ce soit, mais plutôt de comprendre quelle est votre marge de progression personnelle et immédiate.
Apporter une solution concrète et rapide
Vous avez déjà eu un dégât des eaux ? Une erreur au travail c’est la même chose : c’est pas top. C’est encore pire si vous attendez pour résoudre le problème. Imaginez travailler en événementiel et vous vous rendez compte qu’une partie du mobilier n’est pas adapté au lieu de la réception. Vous préférez faire avec, au risque que l’événement ne se passe pas comme prévu, ou retarder l’horaire de début pour assurer la bonne installation ?
Agissez sans attendre pour limiter l’impact de votre bévue. Voyez une grosse erreur comme une plaie ouverte. Dans un premier temps prendre les mesures pour limiter au maximum l’hémorragie, c’est à dire les conséquences directes. Pour notre exemple, communiquez sur le nouvel horaire de la soirée et faire livrer le nouveau mobilier. Dans un deuxième temps celles qui favoriseront la cicatrisation. Il s’agit d’éviter les conséquences sur le moyen-long terme comme moins de responsabilités, des projets moins intéressants etc… C’est le point suivant.
En tirer de l’expérience
C’est la mise en place de bonnes pratiques à systématiser. Un employé a la fâcheuse tendance de tout enregistrer sur son ordinateur et rien sur le cloud de son entreprise. Le jour d’une présentation importante, c’est lui qui détient le document sur son ordinateur… Qu’il fait tomber dans l’escalier en chemin vers la salle de réunion. L’ordinateur est hors-service, la présentation n’existe plus et la réunion commence dans trois minutes…
L’erreur de l’un permet aux autres de ne pas la commettre plus tard. C’est l’apprentissage pour tout le monde, payé pour une seule personne. Apprendre et être coachable est d’ailleurs une des habitudes pour faire partie des meilleurs au travail.
Une fois les conséquences directes de l’erreur limitées, il est essentiel de mettre en place des mesures pour qu’elle ne se reproduise pas. Un document de référence peut être créé, un protocole ou des systèmes de vérification. Sans tomber dans la lourdeur administrative, frein à l’action et à l’initiative, c’est la base de l’amélioration continue d’une entreprise. Soyez proactif sur ces mesures et vous serez vu comme quelqu’un qui assume et de volontaire.
Être irréprochable pour rattraper une erreur au travail
Même si vous faites tout pour rattraper une méprise, elle laissera des traces. La confiance entre vous et les personnes impliquées se lézardent. Pour regagner leur confiance, les rassurer est incontournable. Sur chaque projet, chaque engagement de votre part, montrez patte blanche.
Ayez une discussion avec ces personnes. Pour leur présenter vos excuses, reconnaître vos torts et leur demander leurs recommandations. Les gens seront toujours plus tolérants si vous faites amende honorable de manière proactive. Ils oublieront encore plus vite si vous leur demandez leur avis et si vous appliquez leurs conseils. Si vous sentez qu’un malaise persiste n’hésitez pas à lever le doute en leur demandant. Parfois, pour “crever l’abcès” définitivement, plusieurs discussions sont nécessaires.
Le temps fera son oeuvre, surtout si vous avez affaire à des collègues intelligents et ouverts d’esprit. Soyez conscient que si vous avez fait une belle boulette, il va falloir vous tenir à carreau pendant quelques semaines, si ce n’est quelques mois. Voyez-le comme le prix de l’apprentissage.
L’erreur est humaine. Elle est surtout inévitable si vous avez de l’ambition et des responsabilités dans votre travail. La question n’est donc pas de se demander comment éviter une erreur au boulot, mais comment en faire une opportunité de progrès, une fois la tempête passée.
Cela vous est-il déjà arrivé de faire une erreur catastrophique au travail ? Comment avez-vous réagi ? Partagez-le en commentaire, vous pourriez aider quelqu’un 🙂
Bonjour Vincent,
merci pour cet excellent article.
Il est même essentiel pour un encadrant de comprendre le pourquoi de l’erreur d’un membre de son équipe.
Par exemple, dans le cas du contrat, l’erreur a-t-elle eu lieu par manque de temps, négligence, méconnaissance du sujet ?
L’encadrant doit aussi étudier pour voir s’il n’a pas une part dans l’erreur.
Il aura ainsi plus de poids sur ses équipes à terme.
Diane
Tout à fait d’accord avec toi Diane. Une erreur est forcément l’occasion de s’interroger et de faire mieux pour tout le monde.
Merci pour ton commentaire 🙂
Merci pour ce très intéressant article. La gestion de l’erreur au travail dépend aussi du climat de l’entreprise : un contexte bienveillant dédramatisera et rendra plus fluide la gestion d’une erreur, là où un climat suspicieux incitera chacun à dissimuler ses faiblesses… au détriment des projets. C’est en tout cas un vrai sujet !
Excellente remarque qui complète bien mon article.
Pour permettre une remise en question décomplexée et saine, un climat de confiance est incontournable.
Merci pour ton commentaire !
Merci pour ce très intéressant article sur un sujet tabou ! Moi qui suis “un livre ouvert”, il m’est parfois arrivé de regretter amèrement d’avoir avoué une erreur dans le but d’en limiter les conséquences… Le fait de parler de ses erreurs plutôt que de tenter de les masquer dépend aussi de la personne qui reçoit cette information. Il y a là une vraie compétence de management à savoir accepter l’erreur (qui fait partie de tout travail) de ses collaborateurs.
Tout à fait Denis. La personne à qui on partage l’information et comment on lui annonce jouent beaucoup sur la suite.
Il y a rapidement un dilemme entre sauver sa peau ou celle du projet/de l’entreprise.
Merci pour ta lecture.
Qui n’a pas fait d’erreur au travail ? Qu’elle soit volontaire ou non, tu as raison de mentionner l’adage “faute avouée, à moitié pardonnée”. On peut avoir tendance à se rendre compte de son erreur et à faire l’autruche en espérant que ça ne se voit pas, mais c’est en fait la pire réaction.
Assumer une faute ne veut pas dire s’en vouloir, mais plutôt se dire “OK, alors comment je peux faire pour me rattraper”. Ton article est un excellent guide pour ce genre de situation qu’on aime tous éviter 🙂
Oui on peut partir du principe que cela arrivera. Le tout est de savoir comment réagir au mieux.
Merci Jérémy !
Excellent article ! Tes étapes pour gérer une erreur au travail sont claires et motivantes. J’apprécie particulièrement l’approche constructive que tu encourages, en montrant que les erreurs peuvent devenir des opportunités d’apprentissage et de renforcement de la confiance. Merci pour ces conseils précieux !
Merci Édouard. Ravi que cette lecture t’ait inspiré 🙂
On entend souvent dire : “l’erreur est humaine !” Malheureusement, en entreprise, elle est souvent malvenue et stockée dans votre dossier personnel.
Merci pour les 5 clés que tu partages et qui font sens.
Merci pour votre lecture 🙂
Si malgré toute la bonne volonté de se rattraper la rancune persiste, il y a une autre question. Cela vaut-il le coup de rester dans une entreprise qui ne pardonne rien ? 😉