Comment en finir avec les ragots au travail ?

Vous aimez ces petites discussions à la machine à café ? Moi aussi ! En revanche, ces discussions si on les aime, sont-elles saines pour autant ? Entre discussions et ragots au travail, il n’y a qu’un pas que l’on peut aisément franchir. Sans compter ceux qui aiment les ragots et les cherchent. Comment rester du bon côté de la Force ?

Les ragots qu’est ce-que c’est ? Ce sont des bavardages malveillants, qui nuisent à quelqu’un. S’ils peuvent sembler sans conséquence : on en parle, on rit et chacun retourne à son poste de travail, les ragots sont un vrai poison. Cet article vous explique pourquoi et comment procéder pour en finir avec les ragots au travail :
– Pourquoi éviter les ragots
– Ce que les ragots au travail traduisent
– L’information est-elle vraie ?
– Est-elle bienveillante ?
– Est-elle utile ?

Pourquoi éviter les ragots au travail

Aujourd’hui vous venez d’apprendre que votre société allait être rachetée. Vous savez que le personnel est rarement conservé à 100% et que des têtes risquent de tomber. En plus vous n’êtes pas dans la filiale la plus rentable du groupe… Ça sent le sapin ! Et tout cela, en vous basant sur une seule source, sans prendre la peine de confirmer l’information par un autre canal.

La nouvelle vous inquiète donc vous en parlez vous-même et contribuez à répandre la rumeur. Pour protéger les gens auxquels vous en parlez. Sans le vouloir vous êtes en train de contribuer à créer un climat de méfiance, voire de peur. Dans ces conditions la confiance et la productivité de tous est en jeu.

Plus la nouvelle est spectaculaire ou inquiétante plus prendre un pas de recul est nécessaire. En cédant à la panique, à l’excitation ou la colère, votre appréhension des choses perd en rationalité. Réfléchissez également à votre responsabilité par rapport aux autres et votre société. En mettant de l’huile sur le feu vous êtes en partie responsable des conséquences sur l’ambiance générale et la dynamique d’équipe.

Ce que les ragots au travail traduisent

Vous apprenez que le petit nouveau de l’équipe est sacrément bien payé. En tout cas beaucoup plus que vous. D’ailleurs vous savez que les salaires de l’équipe comme les modalités pour déclencher les bonus sont différentes d’une personne à l’autre. En tout cas on ne vous a jamais démontré le contraire. Ce dont vous avez la certitude c’est que tout cela est bien opaque et qu’il y a du favoritisme dans l’équipe.

L’existence de ragots est le reflet de la dynamique d’une équipe et trouvent leur origine dans les luttes de pouvoir ou des frustrations d’équipe inavouées. Ces deux paramètres sont entretenus par un manque de communication ouverte et saine entre les membres de cette équipe. Le vide en terme d’activité et de rebondissements peut aussi favoriser ce type de comportements.

Prenez le temps de comprendre l’existence même d’une rumeur, qui la colporte, à quel moment et de quelle façon. Sans se faire de noeuds au cerveau, vous identifierez rapidement que les fait sont soit exagérés soit erronés. C’est aussi le rôle du manager d’ériger en valeurs d’équipes des principes comme la reconnaissance, le mérite et de favoriser la progression de tous.

Alors comment faire pour éviter tous ces problèmes artificiels ? Il y a une méthode séculaire et simple : celle des trois passoires de Socrate. Non ce n’est pas de la cuisine et je vous la détaille juste en dessous.

Passoire 1 : Est-ce vrai ?

Mohamed va démissionner. C’est en tout cas ce que vous a raconté Thomas. Vérification faite auprès du principal intéressé, vous comprenez que cette information est fausse. Petit ascenseur émotionnel pour vous puisque Mohamed est quelqu’un que vous appréciez, mais vous avez eu le nez fin de vérifier.

Si quelqu’un vous partage une information extraordinaire, n’hésitez pas à vérifier. Mieux demandez lui frontalement s’il est sûr à 100% de la véracité de ce qu’il vous partage. Bien souvent suivront hésitations, bafouillages ou vexation feinte. Toutes les stratégies pour retenir les masques en train de tomber. Les ragots sont très souvent basés sur des rumeurs et des exagérations, sans qu’à aucun moment personne n’ait pris la peine de vérifier quoique ce soit.

Comme évoqué dans l’exemple, vérifiez autant que possible l’information à sa source ou par des canaux officiels. E tout cas, si votre interlocuteur est incapable de vous confirmer ce qu’il vous raconte, arrêtez le tout de suite et passez à autre chose.

Passoire 2 : Est-ce bienveillant ?

En ce moment c’est dur. Cet arrêt maladie de Nathalie qui s’éternise, donne plus de travail à toute l’équipe. Au pire moment de l’année en plus. Laura vous dit qu’il y en a marre et qu’à son image lorsqu’elle était encore là, Nathalie doit bien en profiter pour ne rien faire. Sans connaître les raisons de la prolongation de cet arrêt maladie et sous le coup de la colère, Laura colporte des informations malveillantes. Vous l’arrêtez, car aussi factuelle et vraie soit l’information, cet échange au sujet de Nathalie est malveillant.

Si ce que l’on vous partage passe la première passoire : c’est vrai, mais est malveillant, coupez court à la discussion. Si le propos est blessant ou peut nuire, restez en là. Pour la personne concernée comme pour l’ambiance générale, l’échange apporte-t-il quelque chose de positif ou contribue-t-il plus à tirer tout le monde vers le bas ? Apporter des choses positives à vos collègues doit être une préoccupation permanente pour un travail épanouissant.

Passoire numéro 2 : “Ce que tu me racontes est-il bienveillant, aussi vrais soient tes propos?”.

Passoire 3 : Est-ce utile ?

Samia vous parle encore de l’accident grave du fils de Philippe. C’est un drame : accident de ski, il a perdu l’usage de ses jambes. Philippe et tous ses collègues, y compris vous, sont bouleversés. Les messages de soutien passés, le sujet reste sur bon nombre de lèvres. Même s’il n’y a pas de malveillance et que les faits sont là, à quoi bon continuer d’en discuter encore et encore ?

Il est bon de se rappeler que le but de notre présence dans une entreprise est de lui apporter de la valeur par notre travail. D’être utile à nos collègues et à l’atteinte des objectifs collectifs. Dès lors, hors amitiés et d’un point de vue générale, essayez de cantonner vos discussions à ce qui relève de l’utile.

Si une discussion passe les deux premières passoires de Socrate, il est temps de l’éprouver avec la troisième passoire de l’utilité. C’est un critère objectif et on ne peut plus rationnel dans le cadre du travail.

Toute discussion qui concerne une tierce personne et ne fait pas concrètement avancer les choses peut être remise à plus tard voire écourtée. Quand bien même l’information est fiable et non malveillante. C’est le cas dans notre exemple.

Eviter les ragots au travail, au delà de la méthode de Socrate, est également favorisé par des habitudes positives, que chacun est libre de cultiver. Et vous, quelles sont vos astuces pour couper court aux ragots ? Partagez-les en commentaires, juste en dessous !